En France, les études de médecine se réalisent dans des Unités de formation et de recherche (UFR) de médecine, au sein d'universités. La formation, d'une durée minimale de 9 ans après le baccalauréat, s'achève par la soutenance d’une thèse d'exercice, donnant droit au diplôme d'État de docteur en médecine, et d'un mémoire, donnant droit à un diplôme d'études spécialisées (DES), voire dans certains cas à un diplôme d'études spécialisées complémentaires (DESC), portant la mention de la spécialité suivie. Show
Elles constituent une formation théorique et pratique, davantage théorique au début, puis de plus en plus pratique à mesure de la progression. Au fur et à mesure du cursus, le futur médecin est habilité à réaliser de plus en plus d’actes. En France, ces études sélectives sont les plus longues des études supérieures[1]. Familièrement, l’étudiant en médecine est appelé « carabin ». Historique[modifier | modifier le code]XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]Sous l’Ancien Régime, la médecine était l’une des quatre facultés mais on n’y accédait généralement qu’après un passage par la faculté des arts. L’enseignement était essentiellement théorique et reposait sur la lecture et le commentaire des autorités. Cependant, à partir de 1750 environ, mais très timidement, une partie pratique intervient, à travers la botanique mais aussi la clinique. Jusqu’à la Révolution, les chirurgiens n’étaient pas des médecins mais étaient considérés comme de simples exécutants (barbiers-chirurgiens). Le système universitaire est supprimé en 1793 et les facultés de médecine sont remplacées, l’année suivante, par quatre écoles de médecine, installées à Paris, Montpellier, Bordeaux et Strasbourg. Avec la création de l’Université impériale, les écoles de médecine reprennent la dénomination de facultés et leur nombre augmente[2]. XIXe siècle[modifier | modifier le code]La loi du 19 ventôse an XI (10 mars 1803)[3] instaure des 'écoles de médecine" (qui deviennent des facultés en 1808) et distingue d'une part les officiers de santé des médecins. Les premiers sont sélectionnés par des jurys médicaux départementaux. Ils ne sont pas nécessairement bacheliers et exercent de fait quasi uniquement dans les campagnes. Ce statut sera supprimé en 1892. Ces officiers ne doivent pas être confondus avec les officiers du service de santé chargés de la santé des militaires et des marins. Le terme de médecin inclut désormais les chirurgiens et implique le passage par la facultés et donc la possession du baccalauréat (et la maîtrise du latin) [4]. Ces études médicales sont séparés des études scientifiques (mathématiques, physique et chimie) car Napoléon avait considéré que la médecine était un art qui impliquait de comprendre son patient. Au XIXe siècle, en réaction à l’évolution technique très rapide de la médecine et à la médiocrité de l’enseignement théorique universitaire (jusqu'en 1875, il n'existe que trois facultés de médecine, les écoles de médecine en province étant peu prestigieuses), sont instaurés l’externat et l’internat (créé en 1802[5]), formations pratiques hospitalières accessibles sur concours, l’internat étant accessible uniquement aux anciens externes. Les étudiants en médecine commencent alors à négliger les examens de la faculté pour se consacrer à la préparation de ces concours, synonymes d’élite et de qualité de la formation, préparant à la médecine clinique à l'hôpital (externat, internat, voire poursuivre ; médecin des hôpitaux, chef de clinique, agrégé, professeur d'université). L’étudiant pouvait arriver au terme de ses études de médecin sans même avoir vu un seul patient, s’il avait raté ou ne s’était pas présenté au concours de l’externat. À cette époque, l'hôpital devient prépondérant en termes de prestige sur la faculté de médecine. Devenant un lieu de formation, les médecins y restent pratiquement des bénévoles (ce qui leur donne une grande autonomie), travaillant à temps partiel mais se faisant une clientèle pour leur pratique libérale. Progressivement se met en place une hiérarchie dans l'hôpital : les « grands patrons » (futurs mandarins pouvant exercer un véritable césarisme) dirigent les services importants ( avec supériorité des Parisiens) occupant le sommet de la pyramide médicale au dessus des spécialistes libéraux tandis que les médecins généralistes forment la base du système[6]. XXe siècle[modifier | modifier le code]La réforme hospitalière du 30 décembre 1958 fusionne la fonction d'enseignement universitaire et hospitalière (poste de Professeur des universités – Praticien hospitalier, PUPH) et instaure le temps plein hospitalo-universitaire, ayant notamment pour but de créer le Centre hospitalier universitaire et de mettre fin au départ de l'élite médicale vers les cliniques privées[7]. À la suite des événements de mai 68, le concours de l’externat fut supprimé, et tous les étudiants en médecine suivirent la formation pratique de qualité qu’est l’externat, devenu obligatoire (le terme « externe » disparut alors des textes, remplacé par le terme « étudiant hospitalier », toutefois il reste utilisé en pratique). Cela correspond à l’idéal hospitalo-universitaire (création des CHU en 1958) : la pratique (l’externat) et la théorie (les cours à l’université) sont réconciliées dans un seul et même cursus pour tous. Avec la loi Faure, les facultés de médecine deviennent des UER (puis UFR à partir de 1984) intégrées dans une université. Cette réforme, corrélée à l’augmentation générale de la population étudiante, engendra un afflux massif d’étudiants dans les services des CHU. En réaction, il fut alors instauré en 1971 un concours de fin de première année de médecine, avec un système de numerus clausus[8]. Jusqu'à la réforme de 1982 (qui entre en vigueur en 1985 dans les faits)[9], tout médecin pouvait devenir spécialiste, soit en passant la voie sélective et hospitalière de l’internat, soit par la voie non-sélective et universitaire des certificats d’études spécialisées (CES). Ainsi existait une médecine spécialisée à deux vitesses entre « anciens internes des hôpitaux » et « anciens chefs de clinique des hôpitaux » d’une part, et titulaires de CES d’autre part. La réforme de 1982 supprima les CES de médecine et rendit l'internat obligatoire pour obtenir la « qualification ordinale » (car seul l'Ordre National des Médecins reconnait les qualifications spécialisantes) de spécialistes, à travers les Diplômes d’études spécialisées (DES), qui constituent dès lors un complément du diplôme de docteur en médecine. Les internes furent obligés de faire un stage en hôpital périphérique, c’est-à-dire non universitaire, faisant partie d’un Centre hospitalier régional ou CHR. L’Ordre national des médecins gardant néanmoins la capacité d’attribuer la qualification ordinale de spécialiste par équivalence de titre ou validation des acquis dans certains cas. Évolutions récentes[modifier | modifier le code]Jusqu’en 2004, les futurs généralistes ne passaient pas le concours de l’internat. Le deuxième cycle était suivi d’une période appelée « résidanat », et qui durait deux ans et demi (trois ans pour les nouvelles promotions de résidents à partir de 2001). Depuis la rentrée 2004, tous les étudiants en médecine doivent désormais passer l'examen national classant (renommé « épreuves classantes nationales » par la suite) et faire un internat. L’ancien résidanat devient alors l’internat de médecine générale, dans le cadre du processus de revalorisation de cette profession désertée de façon inquiétante. Depuis la rentrée 2010, la première année du premier cycle d'études médicales, déjà commune avec odontologie et sage-femme, devient commune aussi avec les études de pharmacie et devient la « Première année commune aux études de santé »[10]. Dans la continuité, le diplôme de formation générale en sciences médicales est créé pour sanctionner la fin du premier cycle, qui a désormais une durée de trois ans ; ainsi que le diplôme de formation approfondie en sciences médicales, pour sanctionner la fin du second cycle, qui a désormais une durée de trois ans[11],[12]. Déroulement des études[modifier | modifier le code]Les études se déroulent en trois cycles au sein d’une université ayant une unité de formation et de recherche de médecine (parfois mixte entre la médecine et la pharmacie), associée à l’un des 29 centres hospitaliers universitaires. Ces trois cycles se composent d'un premier cycle de trois ans dit « de formation générale », d'un deuxième cycle de trois ans dit « de formation approfondie », et d'un troisième cycle de trois à cinq ans dit « d'études spécialisées ». La durée totale varie de neuf (médecine générale) à onze ans (autre spécialité et une sous-spécialisation). Les études sont notamment sanctionnées par deux épreuves importantes : un concours à l'issue de la première année et les épreuves classantes nationales à l'issue de la sixième année. En 2009, il y avait 201 078 étudiants en formation de santé, ce qui représente 27,4 % des étudiants en formation scientifique. À titre de comparaison, en 2009/2010, il y avait 2 316 103 étudiants dans l’ensemble des formations dont 1 444 583 dans les universités[13].
Premier cycle : diplôme de formation générale en sciences médicales (DFGSM)[modifier | modifier le code]Les études de médecine sont parmi les plus longues des études supérieures (à gauche sur le schéma). Le premier cycle (connu sous le sigle de PCEM, Premier Cycle des Études Médicales et créé par l'arrêté du 18 février 1969[14]), d’une durée de trois ans, débute par la première année commune aux études de santé (PACES), commune aux études médicales, odontologiques, pharmaceutiques et de sage-femme[15] (parfois de kinésithérapie et d'ergothérapie), se poursuit par la DFGSM2 (deuxième année de médecine, usuellement désignée sous le nom de P2) et se clôt par la DFGSM3 (troisième année de médecine, également désignée sous le nom de D1). Pour être admis à s’inscrire en PACES, les candidats doivent justifier :
Comme pour toute formation du système LMD, l’année est découpée en deux semestres et en « unités d’enseignement » (UE) qui se voient attribuer un certain nombre de crédits ECTS. Au premier semestre, les enseignements sont communs à toutes les filières[17]. Des épreuves sont organisées à la fin de celui-ci ; les étudiants mal classés peuvent être réorientés dans d’autres filières de l’université[18]. Au second semestre, les étudiants choisissent une ou des UE spécifique(s) à une filière, en plus de la formation commune. Les étudiants passent un concours à la fin de cette première année, débouchant sur quatre classements[19]. Le redoublement de cette première année n’est autorisé qu’une seule fois [20] : le nombre de places ouvertes pour le passage en deuxième année (P2) étant réduit et le nombre de candidats important, la PACES est une année universitaire particulièrement difficile où beaucoup d'étudiants finissent par devoir se réorienter. Depuis l'année universitaire 2020-2021, la PACES a laissé place, avec la réforme du premier cycle des études de santé, au PASS (parcours d’accès spécifique santé) et à la L.AS (licence accès santé) dont les objectifs supposés étaient de diversifier le profil des étudiants et d'améliorer l'orientation et la réussite du premier cycle à l'université. Cette réforme est appliquée dans le contexte de l'année de pandémie et son application laborieuse[pas clair] donne lieu à de nombreuses polémiques puisque l'esprit de la loi du 24 juillet 2019 relative à l’organisation et à la transformation du système de santé peine à s'appliquer. Un ultime numerus clausus a été publié le 27 janvier 2021, fixant le nombre d’étudiants de première année commune aux études de santé autorisés à poursuivre leurs études en médecine, odontologie, pharmacie et maïeutique à la rentrée universitaire 2021-2022. Le Conseil d'Etat retoque la réforme le 8 juillet 2021 et contraint quinze universités à créer des places supplémentaires en deuxième année pour limiter cette injustice[non neutre]. La loi prévoit en effet qu'une part d’augmentation pour cette seule année du nombre d’étudiants admis en deuxième année de premier cycle [soit] spécifiquement dédiée à la gestion de ces redoublants afin de ne pas créer d’inégalités au détriment des étudiants « primants ». Les titulaires de certains diplômes, les élèves et anciens élèves des écoles normales supérieures et certains enseignants-chercheurs peuvent demander une entrée directe en troisième année[21]. Les deuxième et troisième années permettent de compléter la formation du premier cycle. Selon les textes en vigueur, celle-ci a pour objectifs :
Quatre principes régissent l’acquisition de ces connaissances :
Il n’y a pas de programme national mais une liste d’items constituant la « trame destinée à faciliter la réflexion des enseignants ainsi qu’une certaine harmonisation des programmes entre les universités »[11]. Le diplôme de formation générale en sciences médicales sanctionne le premier cycle[22]. Ce diplôme confère le grade de licence[23]. Deuxième cycle : diplôme de formation approfondie en sciences médicales (DFASM)[modifier | modifier le code]Le deuxième cycle a une durée de trois ans : il débute par la DFASM1 (D2), se poursuit par la DFASM2 (D3) et se clôt par la DFASM3 (D4). Peuvent s’y inscrire les étudiants titulaires du diplôme de formation générale en sciences médicales (DFGSM) [24]. Selon les textes en vigueur, ces études ont pour objectif l’acquisition des compétences génériques permettant aux étudiants d’exercer par la suite, en milieu hospitalier ou en milieu ambulatoire, les fonctions du deuxième cycle et d’acquérir les compétences professionnelles de la formation dans laquelle ils s’engageront au cours de leur spécialisation. Les compétences à acquérir sont celles de communicateur, de clinicien, de coopérateur, membre d’une équipe soignante pluriprofessionnelle, d’acteur de santé publique, de scientifique et de responsable sur le plan éthique et déontologique[25]. Les étudiants accomplissent trente-six mois de stages incluant les congés annuels dont le stage librement choisi intervenant entre la validation du deuxième cycle et la nomination en qualité d’interne. Ils participent également à au moins vingt-cinq gardes qui font partie intégrante de la formation[26]. Ainsi ces trois années furent couramment appelées « externat » (terme qui est une survivance de l’ancien concours de l’externat supprimé à la suite des manifestations de 1968). Les textes officiels[27] et les textes internes des CHU et des universités parlent d’« étudiants hospitaliers ». Ils sont salariés sous contrat à durée déterminée, rattachés à une caisse de sécurité sociale non étudiante. Les stages sont choisis par grilles en début de chaque année ou trimestre, soit par classement au mérite, soit par classement alphabétique. Les stages consistent en cinq matinées par semaine dans les services. Certains stages sont rendus obligatoires par les textes réglementaires (pédiatrie, gynécologie obstétrique, chirurgie, médecine interne et urgences) et peuvent alors intégrer l’enseignement théorique (l’externe est alors présent à l’hôpital toute la journée). Inversement, certains services n’ont pas d’externes, cela dépend des accords passés avec l'université. Plusieurs étudiants sont en principe sous la responsabilité d’un senior (chef de clinique ou praticien hospitalier), mais il arrive en pratique souvent qu'ils soient encadrés par des internes. L'étudiant apprend à reconnaître les différents signes d’une maladie, c'est la sémiologie. Il n’a pas à ce stade de responsabilité thérapeutique, ni le droit de prescrire. L’étudiant est cependant responsable de ses actes (responsabilité civile, qui nécessite la souscription d’une assurance idoine)[réf. nécessaire]. Certaines universités ont remplacé le mi-temps (matinées) permanent par un temps plein par alternance : les externes sont alors présents toute la journée mais seulement 6 semaines sur 3 mois dans certains cas ou 2 mois sur 4 dans d'autres cas[28]. Le temps restant est consacré aux enseignements, aux examens, à la préparation des épreuves classantes nationales. Pendant l’externat, l’enseignement magistral, de plus en plus remplacé par des travaux dirigés, se fait en alternance avec des stages hospitaliers : cet enseignement est un véritable compagnonnage où l’externe aborde par « cas cliniques » de véritables situations vécues dans les services. La rémunération des stages est de 1 536 euros bruts annuel en quatrième année, 2 980,96 euros en cinquième année et 3 330,61 euros en sixième année[29]. Une garde est rémunérée 52 euros bruts[30],[31]. L’étudiant externe a le statut de salarié et cotise au régime salarié de la sécurité sociale, et à la caisse de retraite La caisse de retraite complémentaire des externes est l’IRCANTEC, comme c’est le cas pour les internes et les praticiens hospitaliers. Les externes, comme tout salarié, ont cinq semaines de congés payés. Un certificat de compétence clinique est organisé au cours des deux derniers semestres, il est destiné à vérifier les compétences acquises par les étudiants et leur capacité à les synthétiser[32]. Autrefois[Quand ?] indispensable pour remplacer un médecin généraliste, ce certificat est désormais sans utilité spécifique, la validation complète du deuxième cycle étant indispensable pour devenir interne et pour obtenir une licence de remplacement. Le diplôme de fin de deuxième cycle des études médicales est reconnu dans l’Union européenne[33]. Le diplôme de formation approfondie en sciences médicales (DFASM) est délivré aux étudiants qui ont validé l’ensemble des unités d’enseignement ainsi que le certificat de compétence clinique, organisé au cours des deux derniers semestres de formation[34]. Ce diplôme confère le grade de master[35]. Épreuves classantes nationales[modifier | modifier le code]Ces épreuves classantes nationales s'adressent aux étudiants de médecine en fin de deuxième cycle. À l'issue des épreuves, suivant son classement, l’étudiant choisit son centre hospitalier universitaire (et donc sa ville) d’affectation, ainsi que sa filière. Ce choix s’effectue sur internet (phase de pré-choix et simulations, puis phase de choix). Cette procédure permet à l’étudiant de choisir son poste en ayant pleinement connaissance des places disponibles. Le nombre de postes d'internes à pourvoir chaque année dans les différentes spécialités est défini par un arrêté du gouvernement publié au Journal Officiel[36]. En 2022, 9 024 postes sont offerts (contre 8 791 en 2021) dont 913 pour les spécialités chirurgicales, 7 734 pour les disciplines médicales et 107 en biologie médicale, soit par spécialité[37],[38]:
En 2021, 183 postes n'ont pas été pourvus (soit 2% du nombre total offert) notamment en psychiatrie (71), gériatrie (26) et biologie médicale (16) [39]. La médecine et santé au travail et la santé publique sont également peu demandées. Troisième cycle : diplôme d'études spécialisées (DES)[modifier | modifier le code]Le troisième cycle des études médicales est plus communément désigné sous le nom d'internat, voire de résidanat. Il est différent du troisième cycle universitaire et ne donne pas le grade de doctorat[40],[41] ou de niveau RNCP spécifique[42]. L'article 1er du décret no 2004-67 du 16 janvier 2004 établit que[43] :
Cet article est abrogé par le décret no 2013-756 du 19 août 2013 qui introduit à sa place l'article R632-2 du Code de l'éducation[44]. Modifié trois fois, ce dernier article dispose, dans sa version du 9 septembre 2021, que :
Internat[modifier | modifier le code]Soutenance d’une thèse d'exercice. L'interne en médecine a un double statut d'étudiant et d'agent public, il est un praticien en formation spécialisé[47]. Les années de formation de l'internat comptent comme années d'études et l'interne a comme étudiant l'obligation de suivre des formations universitaires. Il a aussi un rôle de professionnel de santé assurant à ce titre des missions de prévention, de soin et de diagnostic sous la responsabilité d'un « senior », avec lequel il partage la responsabilité de son droit de prescription. L'interne est toujours en formation puisqu'il ne peut pas exercer sans compléter son internat, et ne peut qu'effectuer des remplacements temporaires sous conditions. L'enseignement lors de l'internat est majoritairement pratique. L’internat dure de trois ans (pour l'internat de médecine générale) à six ans (pour l'internat de chirurgie). L'interne doit valider l'ensemble des stages de six mois requis pour son diplôme d'études spécialisées. Ces stages peuvent être hospitaliers, en structures de soins extra-hospitalières ou effectués auprès de médecins généralistes. Il soutient un mémoire portant sur un sujet de sa spécialité qui peut être confondu avec sa thèse d'exercice lorsque celle-ci est soutenue lors de la dernière année d'internat. Cette dernière lui confère, après soutenance avec succès, le diplôme d'État de docteur en médecine[48]. L'interne peut effectuer des remplacements de médecins installés, sous réserve qu’il ait validé un certain nombre de semestres, et qu'il ait obtenu une « licence de remplacement » auprès du conseil départemental de l’Ordre des médecins). Comme les externes, ils sont salariés sous contrat à durée déterminée, rattachés à une caisse de sécurité sociale non étudiante et comme tout salarié, ont cinq semaines de congés payés. Diplôme d'État de docteur en médecine[modifier | modifier le code]Le diplôme d'État de docteur en médecine est un diplôme français sanctionnant la fin des études de médecine et la soutenance de la thèse d'exercice. Il constitue une première expérience professionnelle, en qualité d'interne en médecine. Ce diplôme d'État est indispensable à l'inscription au tableau de l'Ordre des Médecins et donc à l'exercice de la médecine en France. Pour exercer la médecine, ce diplôme doit être complété par un diplôme d'études spécialisées (DES) mentionnant la spécialité exercée par son bénéficiaire, y compris la médecine générale. La thèse de DES vaut le plus souvent thèse d'exercice. Cette thèse d'exercice peut porter sur n'importe quel aspect de la médecine, sciences fondamentales, technique, description et analyse d'une pathologie, histoire, économie de la santé, etc. Certaines universités encouragent ou rendent obligatoire la présentation de cette thèse sous forme d'article biomédical devant être soumis à un journal[réf. souhaitée]. Ce qui était autrefois une revue de la littérature ou une étude rétrospective de cas de patients est amené à devenir de plus en plus une question médicale ou biomédicale amenant l'usage d'une méthodologie précise en vue d'obtenir des résultats. Cette thèse d'exercice ne consiste pas en une thèse de recherche, qui conclut classiquement dans l'université un travail original de recherche d'une durée minimale de trois ans après l'obtention du grade de master mené dans une structure habilitée, le plus souvent un laboratoire de recherche. Elle ne donne pas le grade de doctorat[40]. La soutenance d'une thèse d'exercice se déroule devant un jury d'au moins quatre personnes, dont trois professeurs au moins, dont le directeur de thèse. Un « rapporteur extérieur » doit donner son accord pour la soutenance (il n'est pas compté comme membre du jury, même s'il peut être présent). Le directeur de la thèse et/ou le rapporteur doivent être professeurs. Jusqu'en 1990, et encore de nos jours selon les universités, cette soutenance, publique, était entourée d'un certain cérémonial, avec toge universitaire et formules consacrées. Les docteurs en médecine prêtent le serment d'Hippocrate. Une fois soutenue, la thèse d'exercice est déposée en plusieurs exemplaires dans différentes bibliothèques, dont une bibliothèque de référence. Diplôme d'études spécialisées (DES)[modifier | modifier le code]En France, un « diplôme d'études spécialisées » (DES) est délivré aux médecins, pharmaciens ou chirurgiens-dentistes ayant effectué une formation de 3e cycle hospitalière, de 3 à 6 ans en fonction des spécialités, et soutenu un mémoire. Cette formation correspond à l'internat. Avec les réformes successives adoptées depuis la fin des années 1990 (dont la création de l'internat et du DES de médecine générale), tous les nouveaux docteurs en médecine seront titulaires d'un DES, accompagnant leur diplôme d'État de docteur en médecine (commun à tous les médecins) et précisant leur spécialité. Le DES peut être complété par un DESC. L'obtention d'un DES est conditionnée à la validation de trois éléments :
En fonction de leur classement aux épreuves classantes nationales (ECN), les étudiants en médecine choisissent leur affectation de spécialité et de ville (ou subdivision). Les 11 disciplines disponibles sont : médecine générale, spécialités médicales, spécialités chirurgicales, pédiatrie, gynécologie-obstétrique, gynécologie médicale, anesthésie-réanimation, psychiatrie, santé publique, médecine du travail, biologie médicale. Chaque discipline correspond à un DES, et donc à une qualification de spécialiste, hormis les spécialités médicales et les spécialités chirurgicales, qui regroupent plusieurs DES. La spécialité précise (correspondant à un DES) parmi les spécialités médicales (cardiologie, pneumologie, etc.) ou parmi les spécialités chirurgicales (ORL, neurochirurgie, ophtalmologie, chirurgie générale) est également fixée au moment du choix suivant les ECN, car la "filiarisation" intégrale a été totalement mise en œuvre en 2010. Ce principe de filiarisation trouve encore sa limite au sein de la chirurgie générale : le choix d'une surspécialisation par un DESC qualifiant (urologie, chirurgie viscérale, orthopédie...) se fait pendant les 2 premières années d'internat, le DES de chirurgie générale ne permettant plus un exercice professionnel autonome sans surspécialisation complémentaire par le biais d'un DESC. Le choix de discipline peut faire l'objet d'un droit au remords pendant les 2 premières années d'internat : l'interne peut être réaffecté dans une discipline au sein de la même subdivision, pourvu qu'il ait été classé en rang utile pour choisir cette discipline l'année où il a passé les ECN. Cette possibilité n'est offert qu'une fois au cours de l'internat. De même, au sein des spécialités médicales ou des spécialités chirurgicales, l'interne peut changer de DES une fois, pendant les 2 premières années d'internat. Au bout de 4 semestres validés, l'interne est définitivement inscrit dans le DES auquel il postule. Depuis l'hiver 2017[50], les formations médicales, chirurgicales et biologiques durent entre trois et six ans à compter de la septième année des études de médecine. Le troisième cycle est séparé en 3 phases : socle pendant un an ; approfondissement pendant deux à trois ans selon la spécialité et consolidation pendant un ou deux ans selon la spécialité. Certains DES sont appelés co-DES car ils possèdent la phase de socle en commun[51], il s'agit de :
D'autres sont dits à options précoces[52], puisque leur choix influençant les stages à réaliser :
Il est par ailleurs possible de réaliser des options (propre à un DES) et des formations transversales spécifiques (ouvertes à plusieurs DES). Celles-ci rallongent d'un an la durée des études si elle est inférieure ou égale à 4 ans. L'année supplémentaire s'applique également pour la réanimation pédiatrique (DES de pédiatrie) et la radiologie interventionnelle avancée[53]. Diplômes d'études spécialisées de la discipline chirurgicale[modifier | modifier le code]Études en quatre ans (1 année de phase socle, 2 d'approfondissement et 1 de consolidation) :
Études en six ans (1 année de phase socle, 3 d'approfondissement et 2 de consolidation) :
Diplômes d'études spécialisées de la discipline médicale[modifier | modifier le code]Études en trois ans (1 année de phase socle, 2 d'approfondissement, pas de consolidation) :
Études en quatre ans (1 année de phase socle, 2 d'approfondissement et 1 de consolidation). Dans ces spécialités, toutes options rajoutent automatiquement une année d'études :
Études en cinq années (1 année de phase socle, 3 d'approfondissement et 1 de consolidation) :
Diplôme d'études spécialisées de la discipline biologique[modifier | modifier le code]Études en quatre années (2 années de phase socle, 1 d'approfondissement et 1 de consolidation) spécialisées en biologie médicale (filière commune avec les études de pharmacie). Le seul choix possible réside sur les options précoce :
Formations spécialisées transversales[modifier | modifier le code]
Diplôme d'études spécialisées complémentaire (DESC)[modifier | modifier le code]En France, les diplômes d'études spécialisées complémentaires (DESC) étaient jusqu'en 2017[54] des formations complémentaires à l'intention des internes (étudiants en médecine ou en pharmacie de troisième cycle), destinés à compléter leurs connaissances dans un domaine particulier de leur spécialité (DESC du groupe I), ou parfois, à remplacer leur spécialité elle-même (DESC du groupe II ou DESCQ, « DESC qualifiant »). Un DESC est obtenu par un jeune médecin après validation :
DESC du groupe I[modifier | modifier le code]
Ces DESC de type I ne sont pas qualifiants pour l'Ordre des médecins (contrairement aux DESC de type II). Ils offrent une compétence supplémentaire ou un champ d'exercice plus large, mais ne changent pas la qualification officielle de leurs titulaires auprès de l'Ordre des Médecins. Ils peuvent aussi apporter à des spécialistes des connaissances générales intéressant plusieurs spécialités (allergologie, cancérologie...). Il est à noter que certains de ces DESC sont redondants avec des capacités de Médecine, obtenues par la formation continue des médecins déjà diplômés, par exemple la capacité de médecine d'urgence. Il est cependant probable que les capacités disparaissent au profit des DESC équivalents dans un avenir proche. Exemples :
DESC du groupe II (DESCQ)[modifier | modifier le code]
Ces DESC de type II sont qualifiants. Ils représentent des spécialités par eux-mêmes. En France, l'exercice d'une spécialité est exclusive, c'est-à-dire qu'on ne peut exercer qu'une seule spécialité, celle qui fait l'objet d'une qualification par le Conseil de l'Ordre. Un médecin titulaire d'un DESC de type II a donc 2 qualifications possibles. Lorsqu'il s'inscrit au tableau de l'Ordre des médecins il doit déclarer sa spécialité d'exercice. S'il choisit celle de son DESC, il ne peut pas exercer la spécialité de son DES. Toutefois, il peut dans le futur choisir le retour à la spécialité originelle portée par le DES. Ainsi, la création en 2004 du DESC de Gériatrie a marqué la naissance de la qualification de spécialiste en gériatrie (la gériatrie étant auparavant un mode d'exercice particulier de la médecine, concernant des généralistes et des spécialistes). Exemples :
DESC en biologie médicale[modifier | modifier le code]
Clinicat et assistanat[modifier | modifier le code]Pour certaines spécialités et notamment la chirurgie, il est nécessaire de réaliser des études complémentaires. Il s’agit d’un clinicat universitaire (de deux à quatre ans) ou d’un assistanat de spécialité (d’au moins 1 an). La durée de formation totale pour ces spécialités est donc de 12 à 16 ans. Pour d'autres spécialités, l'accès au secteur 2 est conditionné au clinicat ou à l'assistanat hospitalier. Enfin, pour certains médecins et notamment les médecins généralistes, le clinicat est une porte d'entrée dans l'enseignement, la recherche et les carrières universitaires. Notes et références[modifier | modifier le code]
Voir aussi[modifier | modifier le code]Articles connexes[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
Textes législatifs et réglementaires[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]Ces sites comportent des documents sur les études de médecine en France, avec des forums fréquentés par les étudiants.
Quand EstL'interne en médecine est un étudiant de troisième cycle des études médicales (après la sixième année) qui exerce à l'hôpital ou, parfois, en cabinet ou en clinique, sous la responsabilité d'un médecin senior. Sa formation dure entre 3 et 5 ans.
Quand commence l'externat en médecine ?La 4ème année de médecine alias D2 : c'est le début de l'externat ( et des galères )
Quand commence médecine ?Les épreuves classantes nationales (ECN) pour accéder au troisième cycle des études de médecine se dérouleront les 13, 14 et 15 juin 2022. Une étape importante pour les quelque 9.000 étudiants en sixième année de médecine qui choisiront ensuite la spécialité de leur internat.
Quelle année est la plus dure en médecine ?L'externat correspond au 2ème cycle. Il est réputé pour être une des périodes les plus difficiles dans les études de médecine, surtout la dernière année !
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